À Alençon (Orne), le centre de santé municipal devrait accueillir ses premiers patients en octobre, au cœur du quartier politique de la ville de Courteille, dans les mêmes murs qu’une maison de services au public (MSAP), une médiathèque et une ludothèque. Alors que la moyenne d’âge des généralistes est de plus de 55 ans, qu’un quart des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et que 3 500 patients sont sans médecin traitant, ce projet a une forte assise politique.

Il n’a pas manqué de susciter des remous sur un territoire où se développent des pôles de santé libéraux ambulatoires, avec le soutien de l’ARS. Élue du groupe Front de Gauche/pôle citoyen, Marie-Noëlle Vonthron, porteuse du projet, en est convaincue : "Il faut proposer autre chose aux médecins généralistes, qui ne veulent plus exercer comme avant." Pour autant, elle ne s’en cache pas, le recrutement des trois MG salariés (sur la base de la grille de la fonction hospitalière) n’est pas simple. Ils devraient intégrer leurs cabinets aux côtés d’une infirmière Asalée et de professionnels du centre hospitalier mis à disposition à temps partiel : gynécologues, pédiatres, sages-femmes, endocrinologues, ophtalmologistes et orthoptistes.

Au lancement en 2019, la subvention d’équilibre a été estimée à 28 000 euros pour la Ville, 27 000 en 2020, 16 000 en 2021 pour obtenir un équilibre en 2022 avec un solde excédentaire à 26 000 euros (avec 4 consultations par heure). "Si on a bien trois médecins, il n’y aura plus besoin de subvention", assure Marie-Noëlle Vonthron, qui met également en place une mutuelle communale pour favoriser l’accès aux soins. En parallèle, un centre de santé porté par le Conseil départemental de l’Orne, qui réunit des MG libéraux et salariés, épaulés par des assistants médicaux, a aussi ouvert en 2019.

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