La caractérisation de la dysfonction érectile est un temps fondamental de l’évaluation. Il faut notamment préciser :
• si elle est survenue après une période sans problème (on parle alors de dysfonction érectile secondaire) ou dès le premier rapport (dysfonction érectile primaire) ;
• si elle est survenue brutalement (dans ce cas, rechercher un facteur déclenchant) ou progressivement ;
• si elle est permanente ou situationnelle (ce qui suggère une composante psychogène) ;
• s’il s’agit plutôt d’un trouble de la rigidité (verge molle dès le début) ou d’un trouble du maintien de l’érection (érection rigide au début, mais qui ne persiste pas jusqu’au bout du rapport) ;
• si le patient conserve (au moins de temps à autre) des érections nocturnes (leur disparition doit faire rechercher un facteur organique et/ou un déficit en testostérone) ;
• s’il arrive encore à avoir (au moins de temps à autre) des rapports pénétrants (on parle alors de capacité érectile résiduelle) ou si la verge est trop molle pour permettre une pénétration.
Il faut ensuite préciser si la dysfonction érectile est isolée ou associée à un autre trouble. L’interrogatoire doit être minutieux, car souvent les patients ont du mal à analyser leurs troubles (recherche systématique d’un trouble du désir ou d’une éjaculation précoce).
Chez ce patient, les troubles sont apparus il y deux ans. Au début, ils survenaient de manière aléatoire, mais aujourd’hui, ils sont quasi constants. Il s’agit principalement d’un trouble du maintien de l’érection, celle-ci disparaissant souvent au moment de la pénétration, ou peu après. Le patient n’arrive pas à comprendre pourquoi il a ce trouble du maintien alors qu’il a l’habitude de maîtriser son corps dans le sport. Les érections spontanées ne sont pas repérées par le patient lui-même, mais sa compagne lui a dit observer leur présence de façon régulière la nuit. Le patient n’a pas d’autre trouble sexuel (désir, éjaculation, orgasme).